Alain Paiement

Alain Paiement décline une nouvelle relation à l’espace par le biais de photographies monumentales où cohabitent la capture photographique du lieu et son montage minutieux. L’artiste prélève des fragments de temps et d’espace qui se jouxtent et se permutent afin de composer une nouvelle vision du réel. À partir des années 1990, ses photographies ont pour sujets l’architecture urbaine (Sometimes Square, 1996), les appartements familiers (F3 (Living Chaos), 2001) et l’espace domestique dans sa forme la plus anodine (Partir d’où j’habite, 2002). Avec Parages (2002) et Tilt (2005), son travail évolue vers de nouvelles reconstructions de l’espace habité. Les installations d’Alain Paiement conduisent la photographie vers de vastes mises en scène dont le procédé, proche de la mappemonde et de ses déformations spatiales, permet de retranscrire une réalité tridimensionnelle en deux dimensions. Les repères usités de la représentation vacillent — l’horizon et la profondeur, la perspective et le point de fuite —, annulés par les multiples points de vue en surplomb des volumes occupés. L’artiste se tourne vers la cartographie qui, associée au collage visuel, ouvre le champ de la photographie à une vision omnisciente et radicale des habitats dans le foisonnement de leurs détails. Au sein de l’espace d’exposition, la monumentalisation et l’extension maximale du support permettent l’émergence du pouvoir spectaculaire des images.

Les installations d’Alain Paiement ont été présentées dans le cadre d’expositions personnelles (« Le Monde en chantier », Galerie de l’UQAM, Montréal, 2002 ; « Refaire surface », Espace photographique Contretype, Bruxelles, 2007) et collectives (« The Space of Making », n.b.k, Berlin, 2005 ; « La vie, c’est la vie : plaisir, passions, émotions », Biennale de Montréal, 2002).