Athea Thauberger
(Canada + Allemagne)
Qu’elles soient photographiques ou vidéographiques, les œuvres d’Althea Thauberger sont issues de projets élaborés de façon collective. Northern (2006) est une œuvre vidéo réalisée au sein d’une communauté de planteurs d’arbres dans les forêts des Rocheuses canadiennes en Alberta. On y découvre une nature dévastée, des corps endormis, ou peut-être morts, qui vont se réveiller les uns après les autres et se regrouper pour former une masse de corps évoquant la scène du Radeau de la Méduse peinte par Géricault en 1819.
Althea Thauberger
Née à Saskatoon, Canada, en 1970
Vit et travaille à Vancouver, Canada, et à Berlin, Allemagne
www.altheathauberger.ca
Dans ses photographies et ses vidéos, Althea Thauberger s’interroge sur ses expériences intimes en réfléchissant à leurs implications sociales. Son travail explore des sujets aussi divers que les blessures psychologiques, la désillusion de la culture populaire ainsi que la discordance entre les humains et la nature. C’est le cas notamment de A Memory Lasts Forever (2004), inspiré d’un souvenir d’enfance. Le film dresse le portrait de quatre adolescentes qui viennent de retrouver le chien de la maison noyé dans une piscine. Invitant chacune d’elles à commenter leur réaction face à cette macabre découverte, Althea Thauberger s’intéresse aux transformations psychologiques qui déterminent de façon cruciale la construction de l’image de soi. Le film utilise les particularités de la subjectivité comme outil de création, tout en faisant référence à la mémoire comme construction. Mais comme l’artiste le démontre dans ses films Songstress (2001-2002) et Zivildienst ≠ Kunstprojekt (2006), d’autres pressions sociales exercent une forte influence sur notre identité. Évoluant avec difficulté parmi l’omniprésence de la culture populaire, la jeunesse actuelle se trouve entraînée dans un système d’autoévaluation conduisant à une perte de l’innocence. Abordant les conséquences de l’industrie forestière canadienne sur l’environnement, le film Northern (2005) montre des corps inertes étendus dans un champ d’arbres morts, traduisant par métaphore notre complaisance face au dur traitement infligé aux paysages sauvages du Canada. Après que les personnages soient sortis de leur profond sommeil, le spectateur est forcé de prendre conscience des retombées de la dichotomie croissante entre la nature et l’humain.
ESPACES VIDÉO
3520, ST-JACQUES
T: 514.390.0383
[06 SEPT. – 21 OCT. 2007]
VERNISSAGE JEUDI 06 SEPTEMBRE 2007 À 21 H
MERCREDI AU DIMANCHE DE 12 H À 17 H