Cheryl Pagurek

Cheryl Pagurek interroge les spécificités du médium photographique. Dès ses premières installations, la lumière, la transparence et la planéité sont au centre de manipulations diverses qui prennent place au sein de lieux domestiques, sur la surface même des objets et de l’espace d’habitation. Tour à tour interventions in situ (Coverage, 1995), objets (A Day in the Life, 2000) ou caisson lumineux (Light, 2005), les œuvres de Cheryl Pagurek intègrent diverses surfaces de projection et évoquent des vies passées et présentes. À la manière d’un palimpseste, l’artiste travaille par surimpression d’images : les photographies trouvées, exhumées d’archives anonymes ou de sa propre famille et des prises de vue en gros plan se superposent et se concurrencent sur une même surface photographique (Passage, 2007). Cheryl Pagurek s’approprie les formes de l’accident photographique telles que le flou, la déformation et le décadrage pour produire de nouveaux jeux optiques. Les clichés photographiques évoquent des détails de paysages, des lieux familiers ou encore domestiques et se font le témoin du passé tout en reniant leur rôle de restitution historique. Ses photographies échappent sciemment à tout repère temporel ou spatial au profit d’une image instable, sans perspective ni profondeur de champ. Dans la libre association de paysages contemporains et d’archives, Cheryl Pagurek compose le récit diachronique de lieux et de personnages.

Ses œuvres ont été présentées au Canada lors d’expositions collectives (« Heteropias », Galerie d’art d’Ottawa, 2006) et personnelles (« A Day in the Life », La Centrale, Galerie Powerhouse, Montréal, 2000 ; « Flow », Galerie d’art de l’hôtel de ville d’Ottawa, Ottawa, 2008). Elle a participé au festival Contact de Toronto et au X Festival de photographie d’Ottawa en 2007.