David Claerbout

(Belgique)

David Claerbout

Les œuvres de David Claerbout invitent à percevoir le cinéma comme une extension de la photographie dans la durée. Proposant une réflexion sur la narrativité et le temps, elles jouent sur leur pouvoir d’anticipation pour créer des situations qui bouleversent nos attentes. La narrativité des œuvres est minimale, toujours maintenue à un seuil critique, elle laisse au spectateur le sentiment qu’il va bientôt se produire quelque chose. Première présentation majeure de l’artiste au Canada, cette exposition réunit un corpus d’œuvres créées depuis la fin des années 1990.

Œuvres présentées :
Kindergarten Antonio Sant’Elia,1932 (1998)
The Bordeaux Pieces (2004)
Untitled (Le Moment) (2003)
Vietnam 1967 near Đức Phổ (reconstruction after Hiromishi Mine) (2001)

David Claerbout
Né à Courtrai, Belgique, en 1969
Vit et travaille à Anvers, Belgique, et Berlin, Allemagne

Depuis la fin des années 1990, David Claerbout explore des problématiques liées à la temporalité de la photographie et de la vidéo dans des installations qui fusionnent images fixes et images en mouvement. À l’aide de manipulations numériques, l’artiste anime des photographies d’archives par de subtiles variations de leurs décors, comme de faire frémir les feuilles des arbres dans Kindergarten Antonio Sant’Elia,1932 (1998), conférant ainsi à l’image une durée. Dans Vietnam 1967 near Đức Phổ (reconstruction after Hiromishi Mine) (2001), il superpose la photographie d’un avion en train d’exploser, datant de la guerre du Viêtnam, à un décor contemporain recréé au moyen de plusieurs clichés altérés et ordonnés en séquences comme s’il s’agissait d’une vidéo. Des variations de lumière dans ce paysage révèlent le passage du temps, renversant le caractère essentiel de la photographie qui est de fixer un instant précis. Le travail de David Claerbout se situe ainsi à l’intersection des formes photographique et filmique. Dans ses vidéos Untitled (Le Moment) (2003) et American Car (2004), il provoque une tension liée à l’anticipation du spectateur sans mener à un climax ou à la résolution attendue, proposant plutôt une réflexion sur l’écoulement du temps propre au médium. L’artiste développe cette recherche sur la narrativité dans The Bordeaux Piece (2004), constitué de 69 courts métrages presque identiques qui se répètent pendant 13 heures, et dont la lumière évolue avec celle du soleil. Si l’épisode mélodramatique mis en scène semble respecter les conventions classiques du récit filmique, la répétition de la scène rejette ces normes.

MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MONTRÉAL
PAVILLON JEAN-NOËL DESMARAIS
1380, SHERBROOKE O.
T: 514.285.2000

[06 SEPT. – 21 OCT. 2007]
VERNISSAGE MERCREDI 12 SEPTEMBRE 2007 À 17 H 30
MARDI DE 11 H À 17H, MERCREDI AU VENDREDI DE 11 H À 21 H, SAMEDI ET DIMANCHE DE 10 H À 17 H

CONFÉRENCE DE MARIE FRASER, COMMISSAIRE INVITÉE, MERCREDI 10 OCTOBRE 2007 À 18 H

ARTISTES