Eija-Liisa Ahtila
(Finlande)
Au cours des années 1990, Eija-Liisa Ahtila a contribué de façon majeure à reconceptualiser la narrativité dans le domaine du cinéma, de l’installation vidéo et de la photographie. Transformant la structure narrative du récit cinématographique en proposant ici une fragmentation spatiale et temporelle, le récit n’est pas présenté selon un seul point de vue mais au contraire en fonction d’une multiplicité d’interprétations subjectives.
Œuvres présentées :
Me/We, Okay, Gray (1993), 8 min
Consolation Service (1999), 10 min
Love Is A Treasure (2002), 57 min (comprend The House)
Eija-Liisa Ahtila
Née à Hämeenlinna, Finlande, en 1959
Vit et travaille à Helsinki, Finlande
La notion de ligne narrative imprègne le corpus de photographies, de films et d’installations réalisé par Eija-Liisa Ahtila. L’approche révolutionnaire du film avec laquelle elle a innové dans le monde de l’art contemporain dans les années 1980 a produit une sorte de kaléidoscope où les perspectives subjectives et les sons déplacés cohabitent dans un espace et un temps particularisés. La fantaisie et la réalité y sont obscurcies par la présence de personnages apparemment différents, mais portant le même nom, ou par des événements sans aucun lien qui ont une étrange symétrie. Dans Today (1996), trois protagonistes confient au spectateur leur version d’un événement dramatique. Au gré de leurs comptes rendus constrastés des faits, des souvenirs et des émotions, les événements du passé proche semblent se produire simultanément. Dans Me / We; Okay; Gray (1993) et Consolation Service (1999), des projections multi-écrans ou présentées sur des écrans séparés jouent avec une dislocation spatiale et temporelle tout en juxtaposant des points de vue conflictuels. En montrant que toute histoire peut faire l’objet d’interprétations subjectives multiples, ces œuvres rappellent la complexité des interactions humaines. Dans l’installation vidéo à trois écrans The House (2002), les chambres filmées deviennent des symboles de la psyché humaine et un cadre possible pour la rationalité présumée. La suspension ou la rupture du lien entre le son et l’image suggère une coupure métaphorique par rapport aux normes et aux conventions sociales. L’individualité est dépeinte de façon éphémère, aussi fluide que notre imagination, malgré nos efforts pour composer avec les murs et délimiter les frontières de la normalité. Dans Love Is A Treasure (2002), le flux de la conscience est notre guide et la perception, un déclencheur de formes. Toute vérité est fiction et dépend de la façon dont elle est racontée.
CINÉMATHÈQUE QUÉBÉCOISE
SALLE CLAUDE-JUTRA
335, DE MAISONNEUVE E.
T: 514.842.9763
SAMEDI 15 SEPT. 2007 À 19 H
PROJECTION SPÉCIALE PRÉCÉDÉE D’UNE PRÉSENTATION DE MARIE FRASER : ME/WE, OKAY, GRAY (1993), 8 MIN, CONSOLATION SERVICE (1999), 10 MIN, LOVE IS A TREASURE (2002), 57 MIN. (comprend The House)