Emmanuelle Léonard (2007)
(Québec, Canada )
Depuis la fin des années 1990, Emmanuelle Léonard remet en question le rapport entre la photographie et la réalité, notamment en travaillant sur la dimension narrative et fictionnelle de l’enquête. S’appropriant des techniques d’investigation policière utilisées sur les scènes de crime pour les recontextualiser, les images photographiques et vidéographiques qui composent Une sale affaire (2006- 2007) sont chargées d’une étrangeté qui laisse planer l’illusion d’un drame maintenu en suspens.
Emmanuelle Léonard
Née à Montréal, Canada, en 1971
Vit et travaille à Montréal
Avec son œuvre Un ça, un ours et le tonneau des Danaïdes (1998), Emmanuelle Léonard interroge la notion de document et de vérité de l’image, s’engageant dans une réflexion sur le rapport qu’entretient la photographie avec la réalité. Dans l’œil du travailleur (2001), Working Paths (2004) ou encore Les marcheurs (2004) s’attardent plus particulièrement aux codes du genre documentaire et abordent des questions sociales. Emmanuelle Léonard a sollicité pour ce cycle des travailleurs de divers milieux à qui elle demande de photographier leurs espaces de travail, remettant ainsi en question la notion d’auteur, son rôle d’artiste se limitant ici à choisir les clichés et à les mettre en exposition. Dans ce portrait collectif marqué par une multiplication des regards individuels émerge une interrogation sur les frontières des espaces public et privé. Emmanuelle Léonard explore également les genres et joue avec leurs codes pour proposer des pistes de récit, comme dans l’autoportrait en images de synthèse Kill the Drunk Woman (2004), qui emprunte la forme du jeu vidéo, de même que Fait divers (2004), dont le traitement s’apparente au photojournalisme, et Guardia, resguárdeme (2005), une œuvre constituée d’images prises à la manière de caméras de surveillance. Une sale affaire (2006-2007) approfondit la dimension narrative de l’enquête en mimant les techniques de reconstruction policière des scènes de crime. Ses images, photographiques et vidéographiques, sont ainsi chargées d’une tension qui laisse planer l’illusion d’un drame maintenu en suspens.
OPTICA, UN CENTRE D’ART CONTEMPORAIN
372, STE-CATHERINE O. ESPACE 508 T: 514.874.1666
[07 SEPT. 2007 – 13 OCT. 2007]
VERNISSAGE VENDREDI 07 SEPTEMBRE 2007 à 21 H | MARDI AU SAMEDI, 12 H à 17 H