Éric Baudelaire
(France)

Les photographies d’Éric Baudelaire, mises en scène entremêlées de réalité, traitent de situations propres à la guerre et s’intéressent à la notion de territoire. États imaginés (2003-2005) regroupe une trentaine de photographies réalisées en Abkhazie, un État dans une irrémédiable décomposition qui, ayant autoproclamé son indépendance, n’existe encore que par la volonté de son peuple. Le diptyque The Dreadful Details (2006) qui reconstitue une scène de guerre en Irak dans un décor de studio hollywoodien, offre une remarquable réflexion sur l’iconographie de la représentation de la guerre dans l’histoire de l’art et de la photographie.
Éric Baudelaire
Né à Salt Lake city, États-Unis, en 1973
Vit et travaille à Paris, France
www.baudelaire.net
Baudelaire pose un regard critique sur des problématiques politiques et identitaires. Mises en scène qui entremêlent réalité et fiction, ses images traitent de situations propres à la guerre et s’intéressent à la notion de territoire. Son projet États imaginés (2003-2005) regroupe une trentaine de photographies réalisées en Abkhazie, État ayant autoproclamé son indépendance de la Géorgie en 1993, mais qui n’est toujours pas reconnu par la communauté internationale. Cet «État imaginé » qui n’existe que par la volonté de son peuple est traduit par un univers onirique campé dans des paysages réels, dont la poésie mélancolique souligne l’abandon et la décrépitude. Éric Baudelaire crée des fictions suspendues, en attente d’un développement, racontant cette quête d’une identité nationale à construire, mais qui semble irrémédiablement en décomposition. Son récent diptyque The Dreadful Details (2006) reconstitue une scène de la guerre en Irak dans un décor de studio hollywoodien. Au-delà d’une image portant sur l’actuel conflit au Moyen-Orient, il s’agit d’une réflexion sur l’iconographie de la représentation de la guerre dans l’histoire de l’art et de la photographie. Avec l’aide de figurants, l’artiste revisite les figures classiques du genre, inspiré tant par Goya que par Alexander Gardner,Timothy O’Sullivan, Don McCullin et les clichés d’Abou Ghraib. Rassemblant les stéréotypes de l’image de guerre en une seule œuvre, ce tableau d’une posthistoire contemporaine déconstruit l’unité narrative et temporelle en juxtaposant plusieurs scènes. Reprenant l’esthétique du photojournalisme, Éric Baudelaire rappelle par le fait même le caractère fabriqué des productions dites documentaires.
LA MAISON DE LA CULTURE FRONTENAC
2550, ONTARIO E.
T: 514.872.7882
[6 SEPT. 2007 – 14 OCT. 2007]
VERNISSAGE DIMANCHE 09 SEPTEMBRE 2007 À 13 H 30 | MARDI AU JEUDI DE 13 H À 19 H,
VENDREDI AU DIMANCHE DE 13 H À 17 H