Eve K. Tremblay

Les mises en scène photographiques d’Eve K. Tremblay construisent d’étranges rapports entre réalité et fiction. Jouant leur propre rôle, les acteurs partent de leur réalité pour la transposer dans l’univers construit de la mise en scène. Open House (2007) est tirée de la série Unmanifested Still Films, qui présente des images prises sur des lieux de tournage où le cinéma, soumis à l’immobilité photographique, apparaît comme une mise en scène de récits suspendus.

Autre œuvre présentée : Blocking a Scene (2005)
Installation avec projection de diapositives de la série Unmanifested Still Films. > 3520, Saint-Jacques / Espaces vidéo, 6 sept. 2007 – 21 oct. 2007

Eve K. Tremblay
Née à Montréal, Canada, en 197
Vit et travaille à Montréal et à Berlin, Allemagne
www.evektremblay.com

Active dans le domaine de la photographie depuis le milieu des années 1990, Eve K.Tremblay produit des œuvres en lien avec la littérature, le théâtre et le cinéma. Ses images isolent des moments suspendus tirés de scènes narratives qui intriguent par leur aspect surréel. Bien qu’elles représentent des lieux réels, les mises en scène à l’origine des photographies contribuent à cette atmosphère singulière où la réalité apparaît sous l’apparence de la fiction. Dans Tales Without Grounds (2004-2005), cette confusion provient en grande partie de l’étrangeté des lieux –d’immenses serres servant à la culture hydroponique – dans lesquels les images sont mises en scène, alors que dans Postures scientifiques (2006-2007) elle est créée par la présence de « personnages », des scientifiques, qui jouent leur propre rôle dans leur milieu de travail. La réalité est ainsi présentée d’une manière fictive, à moins que ce ne soit l’inverse. C’est ce jeu de basculement qui confère aux images un potentiel narratif où l’espace et le temps perdent leur repère, comme le suggère de façon très poétique le titre Tales Without Grounds. Dans la série d’images qui compose Unmanifested Still Films (2001 à aujourd’hui), cette étrange atmosphère provient moins de la mise en scène photographique que de la référence au cinéma qui offre déjà une image construite de la réalité. En photographiant des équipes et des lieux de tournage, des éléments de décor et le matériel cinématographique, Eve K.Tremblay recherche la même confusion que dans la mise en scène mais en exposant cette fois le côté artificiel du cinéma. Cette série montre aussi que le potentiel narratif de la photographie, différent de l’expérience cinématographique, relève de la fixité de l’image et d’une narrativité latente qui fonctionnent par anticipation, offrant toujours la possibilité d’un développement.

INTERVENTION EXTÉRIEURE ET EXPOSITION AU 3520 SAINT-JACQUES / ESPACES VIDÉO
T: 514.393.0383
[06 SEPT. 2007 – 21 OCT. 2007]

LANCEMENT JEUDI 06 SEPTEMBRE 2007 À 19 H 30