Karin Kihlberg et Ruben Henry
(Royaume-Uni)

Karin Kihlberg et Reuben Henry proposent des modèles d’expérimentation d’après des scénarios rejoués et réinterprétés. L’installation vidéo The Waiting Room (2006) transpose le langage cinématographique au sein de situations réelles. Ainsi, lors d’une résidence à la New Art Gallery Walsall, les artistes ont transformé leur studio en salle d’attente pour l’utiliser comme plateau de tournage. Les visiteurs deviennent acteurs d’une série de scénarios possibles. Dans la performance CHNS: A Demonstration of Classic Hollywood Narrative Structure, la structure narrative classique du thriller hollywoodien est utilisée comme canevas d’improvisation par le guitariste Bernard Falaise. Écrit par Karin Kihlberg et Reuben Henry, le scénario respecte le rythme narratif du suspense, conçu pour retenir l’attention du spectateur du début jusqu’à la fin. Critique du modèle narratif hollywoodien, cette performance propose une nouvelle version sonore de ce modèle.
Karin Kihlberg et Reuben Henry
Karin Kihlberg est née à Varberg, Suède, en 1978
Reuben Henry est né à Trent, Royaume-Uni, en 1979
Vivent et travaillent à Burmingham, Royaume-Uni
www.karinkihlberg-reubenhenry.org
Karin Kihlberg et Reuben Henry s’attachent à définir de différentes façons les enjeux participatifs que peuvent susciter la représentation et les dispositifs narratifs, par des oeuvres ayant souvent une dimension performative. Ces artistes réalisent des oeuvres vidéo comme Waiting Room (2006), qui dévoilent par l’absurde la vacuité dans laquelle nous immerge l’attente. Elles recourent par exemple au procédé hitchcockien du McGuffin où un objet devient vecteur de suspense et intermédiaire entre les sujets. Dans Waiting Room, le comportement des protagonistes dans l’espace dévoile des territoires et leurs hors champs (l’envers du décor) comme autant d’espaces croisés échappant à la linéarité conventionnelle du récit. Cela dit, les artistes s’intéressent tout autant à la performance, fût-elle accomplie par le public comme pour Columbia (2003) ou par un guitariste pour Where There is Chaos There is CHNS (A Demonstration of the Classic Hollywood Narrative System) (2005). Ici, un scénario de film sert littéralement de partition musicale. Ce qui peut être appelé narratif doit tout à l’enchaînement. Celui-ci représente l’événement, une relation singulière liant la cause à son effet. Lorsqu’on remonte d’un effet à une cause, on parle de suspense. Lorsqu’il s’agit de séries autonomes de causes ou d’effets comme dans les listes auxquelles s’adonnent Sei Shonagon ou Georges Perec, on parle encore de narrativité. Cette fois-ci par contre, la machine s’étant déréglée, il n’y a plus de liens directs à proprement parler. Il nous faut en rattacher les fils. Ces stratégies alternent et se mélangent dans le travail de Karin Kihlberg et Reuben Henry.
CENTRE DES ARTS ACTUELS SKOL
372, STE-CATHERINE O. ESPACE 314
T: 514.398.9322
[31 AOÛT 2007 – 29 SEPT. 2007]
VERNISSAGE & PERFORMANCE SONORE VENDREDI 07 SEPTEMBRE 2007 À 21 H | MARDI AU SAMEDI, 12 H À 17 H
AJOUT AU PROGRAMME : CONFÉRENCE PUBLIQUE DE PATRICE DUHAMEL SAMEDI 15 SEPTEMBRE 2007 À 15 H: LES ENJEUX DU NARRATIF DANS LES OEUVRES DE KARIN KIHLBERG & REUBEN HENRY ET DANS SA PROPRE INSTALLATION «LE SURCROÎT», PRÉSENTÉE À LA MAISON DE LA CULTURE NOTRE-DAME-DE-GRÂCE