Luc Courchesne
(Québec, Canada)

Conçu par l’artiste à la fin des années 1990, le Panoscope est un dispositif de prises de vue permettant de réaliser des images panoramiques. La série photographique proposée par Luc Courchesne, Journal panoscopique, commencée en 1999, est constituée de déformations et d’anamorphoses produites par la lentille utilisée. Les œuvres appellent à une forme d’interactivité avec les spectateurs incités à actionner manuellement un petit pivot placé au centre des disques. Les images tournent alors sur leur axe, interdisant tout point de vue privilégié. Le principe participatif et déambulatoire se trouve également au cœur des installations vidéo de l’artiste : pour Venise 07/2005 (2005), la disposition de l’écran sur un socle invite le public à circuler autour de l’œuvre.
Luc Courchesne est né en 1952 à Saint-Léonard d’Aston, Québec, Canada. Il vit et travaille à Montréal, Québec, Canada.
www.din.umontreal.ca/courchesne
Au cours des années 1980–1990, Luc Courchesne s’attache à redéfinir le genre du portrait à travers de courts vidéogrammes de fiction (Portrait no 1, 1990). L’usage de moniteurs et de logiciels multimédias génère un possible dialogue entre protagoniste imaginaire et spectateur réel. Avec Paysage no 1 (1997), le spectateur entre dans un espace cloisonné par des écrans, guidé par des personnages virtuels. À partir de ces premières interactions, l’artiste évolue vers des installations qui se déploient sur de nouvelles surfaces de projection et de perception pour le public. Utilisant le Panoscope, inventé en 1999, ces expériences abolissent le cadre photographique traditionnel. Le Panoscope mène l’image vers une dimension tridimensionnelle et produit un environnement totalisant. Le dispositif panoscopique, placé sur l’objectif, permet à l’artiste de créer des images sans point de fuite. Depuis lors, il réalise un Journal panoscopique, poursuivi quotidiennement au cours de ses voyages, remettant patiemment en jeu l’acte photographique. Il soumet sa collecte méticuleuse d’ima- ges, à la fois anecdotiques et instantanées à une manipulation des phénomènes optiques, héritées de la peinture de la Renaissance et des panoramas du XIXe siècle. Avec le support devenu rotatif et l’image devenue circulaire, l’artiste déconstruit les repères habituels du spectateur face à l’œuvre et produit une perception d’un vertige virtuel de l’espace. Sans ligne d’horizon, la photographie infléchit le regard vers un mouvement centrifuge.
Présentés régulièrement au Canada, les dispositifs de Luc Courchesne ont été exposés au festival Ars Electronica (Linz, 1999) et à la Biennale ICC (Tokyo, 1997). Une exposition monographique lui a été consacrée au MoMA de New York (Project 47, 1994).
LES ATELIERS JEAN BRILLANT
3550, rue Saint-Jacques Ouest
514 390 0383
10 SEPT. – 11 OCT. 2009
mercredi au dimanche, 12 h à 17 h
> Vernissage jeudi 10 sept. 2009 à 18 h 30, en présence de l’artiste
> Visite commentée par Gaëlle Morel, commissaire invitée, dimanche 13 sept. 2009 à 14 h, en présence de l’artiste