Oscar Muñoz
(Colombie)
Aliento [Souffle] (1996-2002) est constitué de disques métalliques parfaitement polis et dont la surface est imprimée à l’aide d’un procédé photosérigraphique gras. Pour révéler les images imprimées par l’artiste et représentant des portraits de victimes politiques, le visiteur doit souffler sur la surface des objets. Utilisant des clichés extraits de leur contexte d’origine, l’œuvre agit comme une métaphore visuelle et politique explorant le thème de la disparition.
Oscar Muñoz est né en 1951 à Popayán, Colombie. Il vit et travaille à Cali, Colombie.
Au défi d’un art photographique confronté à la violence de la guerre, Oscar Muñoz répond par une œuvre qui se refuse à toute dénonciation manifeste. Si ses portraits évoquent en filigrane l’histoire et les événements politiques de la Colombie, ils convoquent principalement la mémoire sous de multiples formes métaphoriques. L’artiste s’approprie le médium photographique et l’associe à des créations initialement centrées sur le dessin. À partir des années 1990, Oscar Muñoz utilise des matériaux éphémères — poussière de charbon, encre — à même la surface mouvante de l’eau pour créer des autoportraits fuyants (Narcisos, 1995–2000). Ses œuvres trouvent leur point d’origine dans le document et sa valeur de témoignage ; l’artiste reproduit des photographies des rubriques nécrologiques de journaux. Ainsi extraites du passé collectif et de ses retranchements anonymes, il leur offre une présence physique dans ses installations et invite le spectateur à réactiver l’image (Aliento [Souffle], 1996–2002) ou à la traverser physiquement (Ambulatorio, 1994–1995). Oscar Muñoz utilise la photogra- phie dans un processus d’altération de l’image où il cherche à représenter l’avant et l’après du cliché (Biografía, 2002–2003). La relation au temps et la fixation du moment — propres à la technique photographique — réagissent tels des éléments solidaires dans le travail de l’artiste où les images sont toujours menacées de disparition.
Depuis 1981, Oscar Muñoz a participé à de nombreuses expositions monographiques (Pori Art Museum, Finlande, 2006 ; Prefix Institute of Contemporary Art, Toronto, 2008) et collectives (« Face Value: Contemporary Video Works from Colombia », MOCA, Los Angeles, 2002 ; « Internationales Paris/Berlin/Madrid », Jeu de Paume, Paris, 2007). Ses œuvres ont été présentées lors de la Biennale de Bogotá en 1988 et 2002.
MAISON DE LA CULTURE FRONTENAC
2550, rue Ontario Est
514 872 7882
11 SEPT. – 11 OCT. 2009
mardi au jeudi, 13 h à 19 h ; vendredi au dimanche, 13 h à 17 h
> Vernissage samedi 12 sept. 2009 à 15 h 30