Patricia Piccinini
(Australie)
UNE AUTRE VIE
Galerie de l’UQAM
1er septembre au 9 octobre 2015
Le théâtre du vivant et de l’artificiel se volatilise. L’image s’empare du réel et de l’imaginaire. En ce monde envahi non par des extraterrestres mais par des images, Patricia Piccinini s’interroge sur notre avenir en tant qu’humains. Pour ce faire, elle se détourne de l’image monstrueuse pour se concentrer sur l’image du monstre : monstrum, monstrare, le monstre se montre.
Piccinini parodie la monstruosité et la monstration, qu’elle présente comme des antichambres de l’apocalypse. Dans son univers surprenant et envoûtant, les formes biologiques et esthétiques oscillent entre Frankenstein et Walt Disney, Pixar et H. R. Giger, et L’Île du docteur Moreau et la brebis Dolly.
En Australie, d’où vient l’artiste, la faune a connu une évolution endémique, donnant lieu à l’apparition d’espèces inexistantes ailleurs dans le monde. Combien de temps survivront-elles si leur environnement est menacé ? Tel un commando de sauvetage, Piccinini conçoit de nouvelles espèces dont la mission consistera à protéger les animaux en voie d’extinction. Ce geste salvateur nous rappelle à quel point la vie échappe de plus en plus aux contraintes de la nature grâce aux implants, à la fécondation in vitro, au clonage, à la biotechnologie, aux mutations… en somme, grâce au bricolage génétique.
Une autre vie, première exposition solo de Piccinini présentée au Canada, traduit la fascination et l’horreur du monstrueux lorsque ce dernier s’installe dans le quotidien, reflétant ainsi l’inquiétante étrangeté freudienne. Si l’être humain est un animal qui sait et qui peut sourire, comme l’affirme George Steiner, que nous réserve le post-humanisme ? Saurons-nous dire non aux nouvelles barbaries ? Nous n’y parviendrons, probablement, que si nous décidons d’humaniser les technologies au lieu de techniciser les personnes.
BIO
Née en 1965 à Freetown, en Sierra Leone, Patricia Piccinini vit et travaille à Melbourne. Elle a présenté ses œuvres dans des expositions individuelles et collectives à Tolarno Galleries à Melbourne (2015) ; à l’Australian Center for Contemporary Art à Melbourne (2014) ; à la National Portrait Gallery of Australia à Canberra (2014) ; au Museum of Contemporary Art à Sydney (2014) ; au Canberra Museum and Gallery (2013) ; au Museum of Contemporary Art à Taipei (2013) ; à l’Haunch of Venison à Londres (2012) ; au Victoria and Albert Museum à Londres (2011) ; au Museum of Contemporary Photography de Columbia College à Chicago (2011) ; au Mori Art Museum à Tokyo (2010) ; au Frye Museum à Seattle (2007) ; et à la Biennale de Venise (2003). Ses œuvres font partie de plusieurs prestigieuses collections publiques en Australie, telles que celles de la National Gallery of Australia, de l’Université de Melbourne, de la Waverly City Gallery et du Parliament House. Elle a reçu en 2014 le Artist Award de la Melbourne Art Foundation. Patricia Piccinini est représentée par Tolarno Galleries à Melbourne.
www.patriciapiccinini.net
www.tolarnogalleries.com
Ce projet bénéficie de l’appui du gouvernement australien par le biais du Australia Council for the arts, de son programme de financement des arts et de son comité consultatif.
Portrait : © Alli Oughtred