Pavel Pavlov

La vidéo de Pavel Pavlov, Every Bit of Landscape Beyond the Cloverleaf Interchange (Frankfurter Kreuz, Frankfurt, Germany) (2009), interroge le caractère construit de notre environnement en se tournant vers les lieux périurbains. Le tracé d’une autoroute en Allemagne forme une boucle qui vient guider le mouvement sans fin de la caméra. Pavel Pavlov crée une image mobile et continue puis la décompose sur quatre écrans. Démultipliant ainsi les plans dans l’espace d’exposition, l’artiste souligne la récurrence de formes standardisées et renouvelle la vision de ces paysages sans qualité.

Pavel Pavlov, Every Bit of Landscape Beyond the Cloverleaf Interchange (Frankfurter Kreuz, Frankfurt, Germany), 2009. Image fixe tirée de la vidéo. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

L’œuvre inédite est spécialement conçue pour Le Mois de la Photo à Montréal.
Pavel Pavlov remercie Vidéographe pour le soutien du Programme recherche et expérimentation.
L’artiste, récipiendaire d’une bourse de développement du Conseil des arts et des lettres du Québec, remercie aussi ce dernier pour son soutien financier.

Pavel Pavlov est né en 1973 à Sofia, Bulgarie. Il vit et travaille à Montréal, Québec, Canada.

Les œuvres de Pavel Pavlov revisitent des paysages précaires — noeud routier, parking — à travers l’aménagement urbain et ses règles de construction. Ces espaces sans qualité, soumis à une prise de vue méthodique, révèlent en filigrane leurs mutations et leurs transformations. L’artiste traque les signes caractéristiques de chaque lieu et produit une image du site à partir de ses éléments standardisés, de sa signalisation ou de son tracé routier. Dans Ciné-Parc (2005), les lampadaires placés à intervalles réguliers sur le terrain vide du parking servent de points de vue successifs et fragmentent le paysage environnant. À l’image photographique du lieu se superposent et se juxtaposent des images schématiques, textuelles ou des observations aériennes issues de Google Map (Projet pour un panorama fragmenté de la Pointe Saint-Charles, 2008). Elles délivrent simultanément les différents points de vue possibles du paysage et servent de trame visuelle en imposant un parcours au regard. Pavel Pavlov renouvelle l’expérience du panorama et de la traversée du paysage sans que la photographie offre pour autant une vision unitaire du temps et de l’espace. Par la composition répétitive, il interroge la construction d’une image et la capture photographique délimitée par un cadre. L’artiste s’inscrit dans le dépouillement de la vision et la sérialité, hérités de la photographie minimaliste des années 1960–1970. Sous la forme de séquences filmées ou de fragments photographiques, son œuvre fait suite au geste processuel cher aux stratégies conceptuelles.

Le travail de Pavlov a été présenté dans le cadre d’expositions personnelles (Galerie 44, Toronto, 2005) et collectives (« Territoires urbains », MACM, Montréal, 2005). En 2008, il a participé à l’exposition « Filiations conceptuelles » (Galerie Leonard & Bina Ellen, Montréal).