Stan Douglas
(Colombie-Britannique, Canada)

Klatsassin (2006) met en place un processus narratif défiant les limites du langage cinématographique. Sans début ni fin, fonctionnant selon une logique combinatoire qui multiplie les points de vue, le film présente quelque 850 permutations autour d’un meurtre, qui défilent sans se répéter pendant 70 heures. Se référant au film légendaire Rashomon (1950) d’Akira Kurosawa, l’histoire est un processus narratif en expansion où les niveaux d’intrigue prolifèrent par combinaisons, flash-back, changements de temps. Le film est présenté ici avec deux séries de photographies : Klatsassin, Character Portraits et Klatsassin, Western (2006).
Stan Douglas
Né à Vancouver, Canada, en 1960
Vit et travaille à Vancouver
Stan Douglas pratique la photographie, la vidéo et le film. Il réinterprète les conventions narratives de la télévision et du cinéma par des remakes de productions qui datent principalement des décennies 1960 et 1970. Ses projets Television Spots (1987-1988) et Monodramas (1992) sont des micro narrations de très courte durée, de 15 à 60 secondes, qui s’inséraient à l’origine dans le flot télévisuel entre des espaces commerciaux. Conçues comme des récits fragmentaires au rythme ralenti, ces interventions créent une tension dramatique sans résolution, déjouant les attentes des spectateurs. Les projets vidéo plus récents de l’artiste présentés sous forme d’installations, tels Journey into Fear (2001), Suspiria (2002) et Inconsolable Memories (2005), exploitent les superpositions et répétitions d’images dans le but d’explorer les notions de temps et de mémoire. Utilisant simultanément plusieurs voix, Stan Douglas échappe à l’identité unique, au récit unificateur. Dédoublement et inversion de la structure narrative sont opérés par un montage aléatoire des scènes et des séquences sonores effectué par ordinateur. La projection se fait en boucle jusqu’à l’épuisement des combinaisons possibles.Traversée par des préoccupations sociales et politiques, l’oeuvre de Stan Douglas aborde des thèmes historiques liés au colonialisme, au développement urbain et à la mémoire culturelle. Ses œuvres révèlent l’échec des utopies sociales et politiques modernistes, et représentent l’aliénation de la société postmoderne et du capitalisme global. Il s’agit d’un travail marqué par une étude des oeuvres de Samuel Beckett, dont les personnages sont emprisonnés dans la perte de sens de leur existence.
FONDERIE DARLING
745, OTTAWA
T: 514.392.1554
[06 SEPT. 2007 – 07 OCT. 2007]
VERNISSAGE JEUDI 06 SEPTEMBRE 2007 À 16 H 30 |
MERCREDI AU DIMANCHE DE 12 H À 19 H, JEUDI DE 12 H À 22 H